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10 avril 2016 7 10 /04 /avril /2016 16:34
Talon n’est pas le factotum de la République

Par Roger GBEGNONVI

Lorsqu’on tend aujourd’hui l’oreille pour capter dans la cité la rumeur et ses vagues (fama vagatur, disaient les Latins), Il est clair que nous y sommes à nouveau : Talon nous donnera le pain et le beurre, la prospérité et le bonheur. Et nos enfants auront des emplois en-veux-tu-en-voilà. L’euphorie à nouveau. Il en a toujours été ainsi. Ainsi avec Kérékou à la tête de la Révolution. Ainsi avec Soglo, premier Président du Renouveau démocratique. Ainsi avec Yayi gongonnant le changement. Ainsi aujourd’hui avec Talon prônant le nouveau départ. Les Béninois l’ont souhaité et voulu. Mais, comme à l’habitude, ils ne changeront pas un iota à leurs habitudes. Droits dans leurs bottes, ils regarderont Talon et son équipe se débattre et se noyer. Echec. ‘‘L’espoir mis en chantier’’ se sera fait baudruche éventrée, et les Béninois, gros Jean comme devant, retourneront à leur errance, errance renforcée et plus piteuse que celle d’avant. Une seule explication circonstancielle à ce sur-place éhonté : Talon n’est pas et ne peut pas être le factotum de la République. Nous faisons confiance à Talon pour transformer en actes, à son niveau personnel et exemplaire, les bonnes intentions de son projet de société dont le discours d’investiture constitue un bon condensé.
​Mais Talon ne peut pas aller et n’ira pas à l’heure au travail à la place des nombreux Béninois qui y vont en retard, ou n’y font qu’acte de présence, disparaissent bien avant 12 h 30 ou 18 h 30, charge à leurs collègues collabos d’annoncer aux demandeurs de service : ‘‘Il s’est levé.’’ Et tant pis pour le jeune instituteur ahanant de Natitingou à Cotonou pour retirer quelque pièce administrative auprès de celui qui est parti et dont le retour est espéré. Lorsque le fonctionnaire de l’Etat injurie ainsi son devoir de servir ses concitoyens, que peut Talon tout seul contre cette injure ? Talon n’est pas et ne sera pas agent de la circulation ici, ailleurs et partout, pour empêcher le rançonnement des chauffeurs de taxis et de gros-porteurs en porte-à-faux avec la loi, pour empêcher de circuler les véhicules surchargés et sans papier en règle, dangers graves pour les voyageurs et les simples passants. Si malgré les ‘‘consignes fermes’’ du gouvernement de Talon, la passion de la fraude et du gain illégal l’emporte et que les forces de l’ordre, parées des attributs de l’Etat, se transforment sans état d’âme en forces du désordre, que peut Talon tout seul contre ce tête-à-queue de la déontologie ? Talon n’est pas et ne sera pas instituteur, professeur du secondaire ou du supérieur à la place des Béninois qui le sont. Mais lorsque ceux-ci violent, engrossent et font avorter leurs élèves, filles mineures et demoiselles nubiles, au cri de ‘‘nous autres n’avons que ça à détourner’’, que peut Talon tout seul contre le dévergondage hurlant et tragique de certains enseignants ? Talon n’est pas et ne sera pas vingt-et-un ministres, et pas leurs Directeurs de Cabinet et pas leurs Directeurs des Ressources financières et du Matériel. Mais si ce beau monde, malgré les indemnités censées le mettre à l’abri du besoin, se croit obligé de jouer les gredins afin de percevoir des dessous de table hideux pour laisser passer les mauvais dossiers et même les bons, que peut Talon tout seul contre la vermine, contre la corruption qui, depuis des lustres, ronge, ruine et tue le pays, la République et l’Etat ?
​Trois questions viennent à l’esprit :- Le nouveau départ abandonnerait-il en rase campagne la foule des analphabètes ? Que signifie la ‘‘création de la zone franche du savoir et de l’innovation’’ quand la majorité n’écrit ni ne lit aucune des langues du monde ? Qu’est-ce qui prouve que le départ est nouveau ? Pour que ledit nouveau départ ne soit pas que vaine incantation, chaque Béninois doit faire le pas de l’exigence éthique et pratique, fort de la conviction que, malgré ses bonnes intentions et ses bonnes actions, malgré sa grande capacité de réflexion et d’action, Talon n’est pas le factotum de la République.

Roger GBEGNONVI

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7 avril 2016 4 07 /04 /avril /2016 08:46
Quand Patrice Talon soigne la sortie de Boni Yayi

Il tenait une toute première occasion de se venger. Patrice Guillaume Athanase Talon avait la possibilité d’infliger ce 6 avril au petit matin à Thomas Boni Yayi un de ces camouflets dont on ne se relève que difficilement. Jusqu’au dernier moment, on a pensé qu’il le ferait. Il n’aurait d’ailleurs pas manqué d’arguments pour le faire. Et s’il l’avait fait, peu de gens lui en auraient voulu. Mais le nouveau Président de la République du Bénin, au premier jour de son mandat « unique », n’a pas jugé utile d’humilier son prédécesseur. Magnanimité ? Grandeur d’âme ? Ou douce revanche ?

Boni Yayi la voulait, cette rencontre au Palais de la présidence de la République entre lui et son successeur. Il la voulait plus que tout. C’en était presque devenu une obsession. A un tel point que sans même attendre le consentement du nouveau Chef de l’Etat, il en avait fait une étape essentielle du processus de prise de fonction de ce dernier. Il l’a fait adopter par le Conseil des Ministres. Il l’a fait passer pour une « tradition républicaine » à grand renfort médiatique, alors qu’en quatre alternances au sommet de l’Etat, ce type de cérémonie n’avait eu lieu qu’une seule fois. Entre Mathieu Kérékou et lui. Ni la réticence, ni le refus annoncé par ses proches de Patrice Talon de se prêter au jeu n’ont découragé Boni Yayi. Il a même pris le soin d’aller attendre son successeur au palais de la Marina à l’heure qu’il a fixée pour le fameux tête-à-tête, au risque de ne jamais voir celui-ci arriver, et devoir, Grosjean comme devant, se contenter de recevoir les derniers honneurs militaires dus à son rang, et se retirer ensuite de la Présidence sans tambour ni trompette. C’eut été triste. C’eut été une bien humiliante sortie de scène pour l’hyper-président qu’a été Boni Yayi.

Patrice Talon a donc choisi de ne pas rabaisser son prédécesseur et ancien ami. En dépit de la virulence de l’animosité qui a opposé les deux hommes ces dernières années, en dépit des mises en gardes de certains de ses partisans qui pensaient le Président sortant devenu carrément suicidaire et capable du pire, en dépit des dispositions de la constitution qui ne l’obligeaient à rien dans le genre, le nouveau Chef de l’Etat a choisi la voie de la concorde. C’est seulement par ce fait, qu’il instaure la « tradition républicaine » que le constituant béninois a omis de mettre en place et qu’il va devoir intégrer aux réformes constitutionnelles envisagées et promises.

Le tête-à-tête a eu lieu, même si ce n’en était pas tout-à-fait un. Que pouvaient-ils bien se dire en la présence de quelques collaborateurs trop attentifs aux risques éventuels ? Patrice Guillaume Athanase Talon inaugure bien joliment son mandat en accédant à ce que l’on peut en l’espèce considérer comme la dernière volonté du condamné. Sortie soignée pour Boni Yayi, mais pour autant, on n’efface pas dix années d’une gouvernance globalement piteuse par une poignée de mains et quelques mots en aparté entre le sortant et l’entrant. S’il n’a pas voulu lui donner trop tôt le coup de grâce, Patrice Talon sera sans doute moins conciliant avec son Prédécesseur quand commenceront à être déterrés, s’il y en a les dossiers compromettants du Bénin de l’Emergence et de la Refondation. Et je ne doute pas qu’il y en ait.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

Suivez du lundi au vendredi la Chronique l’OPINION sur EDEN TV et DIASPORA FM au Bénin. 7h30 (dans l’émission Matin d’Eden) ; 12h55 ; 16h55 ; 18h15 (dans l’émission Matin d’Eden). Bientôt également sur Youtube…

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5 avril 2016 2 05 /04 /avril /2016 08:12
Une opposition prématurée à Patrice Talon ?

Ceux qui craignaient de ne point voir d’opposition au nouveau Président de la République, Patrice Guillaume Athanase Talon se rassurent. Et ceux qui espéraient que le nouveau régime connaitrait de longs moments de grâce avant de se voir confronté aux critiques et aux désapprobations se désillusionnent. Si la classe politique traditionnelle, par sa ruée ininterrompue vers la rupture, a jusque-là donné l’impression de ne pas vouloir s’aliéner les dividendes du pouvoir, il y a un homme qui a choisi de se dévoiler. Martin Rodriguez. L’ancien magnat déchu du coton. Celui qui affirme avec force à qui veut l’entendre que son malheur procède de sa rivalité d’antan avec le tout nouveau Chef d’Etat béninois. Dont il a d’ailleurs essayé d’empêcher l’élection par son engagement dans le débat électoral longtemps avant le premier et le second tour.

Quand Martin Rodriguez choisit donc de créer un parti politique alors même que Patrice Talon s’apprête tout juste à installer son régime, il n’étonnera personne que ce parti se positionne dans l’opposition face au nouveau pouvoir. Acte prématuré ? Posture normale ? Toutes les réponses sont possibles.

En premier lieu, la désertion de l’opposition par la classe politique traditionnelle posait problème. Parmi ceux qui ont combattu le candidat de rupture jusqu’au bout, le Parti du Renouveau démocratique de Me Adrien Houngbédji, a déjà sans détours et sans sommation, annoncé son ralliement au nouveau régime. Sous prétexte d’écouter le message du peuple. La Renaissance du Bénin de Léhady Soglo reste dans une posture obscure d’attente, et nul ne doute de sa capacité de revirement. Quant aux Forces Cauris pour un Bénin émergent, leurs principaux leaders restés fidèles au Chef de l’Etat sortant se murent dans un silence ambigu ou se livrent à des déclarations pour le moins alambiquées. Plus personne ne semble vouloir assumer ses positions de naguère. C’est en cela que la naissance d’un parti politique revendiquant un rôle de veille, voire de surveillance attentive de la gouvernance naissante, n’est et ne peut être qu’une excellente nouvelle pour la démocratie béninoise.

Tout de même, l’initiative n’en parait pas moins précoce. Dans le contexte qui est celui du Bénin où la classe politique n’est pas scindée en groupes idéologiques stricts (droite, gauche, centre), seuls les choix de gouvernance des dirigeants sont susceptibles de justifier l’apparition ou non d’une opposition. En l’espèce, hormis leurs antécédents, le contenu de son projet de société et quelques annonces émanant de ses proches, aucune action publique n’a encore été effectuée par le nouveau Président, justifiant la création par Martin Rodriguez d’un parti d’opposition. Le nouveau politicien l’a d’ailleurs si bien compris qu’il se revendique ouvertement non pas dans la posture de l’opposant, mais dans celle du veilleur attentif.

S’il a le mérite de se déclarer tôt, l’ancien baron de l’or blanc ne doit pas ignorer que dans cette orientation, il ne se retrouve pas seul. Les syndicalistes, la société civile et de très nombreux béninois veillent au grain en dépit de l’espoir. Prêts à ruer dans les brancards à la première déviance. Reste à savoir comment Patrice Guillaume Athanase Talon perçoit tout ceci. Avec hantise et agacement comme l’aurait fait son prédécesseur ? Ou avec sagesse et tempérance comme le requiert la situation ?

Aucune opposition n’est trop précoce si elle se conforme aux standards démocratiques. C’est forcément parce que les Béninois pensent leur nouveau Président capable de ce genre de discernement qu’ils l’ont élu.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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3 avril 2016 7 03 /04 /avril /2016 20:16
Nous avons élu un homme, n’en faites pas un dieu.

Patrice Guillaume Athanase Talon. C’est lui. L’homme que 65% du corps électoral béninois a choisi pour conduire les destinées du pays durant les cinq prochaines années. Dès que s’égrèneront les douze coups de minuit le 6 avril 2016, il deviendra le nouveau Président de la République du Bénin, nouveau Chef de l’Etat et nouveau Chef du gouvernement. C’est ainsi que ses compatriotes en ont décidé et ainsi il en sera.

Exit je l’espère, les dithyrambiques « Docteur », lui heureusement n’en est pas un ; les « Haute autorité », « Chef suprême des armées », « Premier Magistrat », « Grand timonier », « Grand développeur », « Grand maitre de tous les chantiers », « Excellence », « Premier Béninois », « Père de la Nation », « Grand Réformateur »... dont nous ont abreuvés durant les dix dernières années les thuriféraires du régime, certains cadres et surtout certains confrères journalistes du média public. Toutes expressions qui n’ont fait que gonfler démesurément l’égo du Président sortant et entretenu le culte de la personnalité dont Boni Yayi a lui-même démontré qu’il était un féru.

Hier encore, nous appelions notre nouveau président par son patronyme : Talon, ou tout au plus par ses nom et prénom les plus connus : Patrice Talon. Il est vrai qu’en accédant à la noble fonction de Chef de l’Etat, il change de dimension. Il monte en grade et en considération. Mais de grâce, n’en faisons pas un seigneur, un maître suprême, un démiurge, une déité ou même un dieu par nos appellations exaltantes et glorifiantes. Ces termes apologétiques dont seuls les lèche-bottes détiennent le secret. Tenez, il est complètement superflu d’appeler un Président de la République « excellence » en son propre pays, hors les cérémonies solennelles où il reçoit des homologues étrangers ou des membres du corps diplomatiques. En d’autres termes, en temps normal, les collaborateurs du Chef de l’Etat doivent appeler celui-ci « Monsieur le Président de la République ». Les règles de la déontologie administrative et diplomatique en la matière sont strictes.

Mais ce qui amène bien de cadres et collaborateurs de nos dirigeants en Afrique à s’épandre en appellations laudatives devant ces derniers, c’est ni plus ni moins, la volonté de paraître respectueux, fidèles et loyaux pour continuer à bénéficier des subsides du pouvoir. Respect, fidélité et loyauté qui n’ont d’autre socle que la position occupée par l’heureux Président de la République en ce moment-là. Hypocrisie et duplicité de la part de cadres qui n’attendront que d’être débarqués ou de voir le dirigeant arriver à l’expiration de son mandat pour mettre leurs talents de griot au service de son opposant ou de son successeur.

Patrice Guillaume Athanase Talon le sait sans doute. Ceux qui se plient déjà en quatre devant lui à longueur de temps ne sont pas forcément des femmes et des hommes fiables. A force de les écouter et peut-être de les croire, il risque de commencer à se voir en « messie ». Comme Boni Yayi. Mais par les temps qui courent, ce n’est pas vraiment ce dont le Bénin manque. Le nouveau départ a besoin d’un Président de la République, Chef de l’Etat et Chef du Gouvernement qui garde les pieds sur terre et la tête froide. La responsabilité en incombe d’abord à celui que nous avons élu, mais aussi à chacun d’entre nous.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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18 février 2016 4 18 /02 /février /2016 08:38
Moyens de l’Etat : pourquoi Zinsou doit démissionner.

Lionel Alain Louis Zinsou-Derlin, le dauphin importé de Thomas Boni Yayi refuse donc de quitter ses fonctions pour assurer entre lui et ses adversaires à la prochaine présidentielle une égalité de situation. Si aucune loi de la république ne l’y oblige, le Premier Ministre oublie quand même un peu vite les principes qui gouvernent la pratique dans le système politique dont il est censé être le produit. L’équité et la morale le préoccuperaient-ils beaucoup plus quand il est au-delà des tropiques qu’en deçà ?

Pour défendre le Premier Ministre en campagne électorale plus ou moins déguisée avec les moyens de l’Etat, ses thuriféraires ne trouvent que les malheureux contre-exemples qui jalonnent l’histoire du Bénin depuis l’avènement du renouveau démocratique. Le cas le plus fréquemment évoqué est celui de Nicéphore Dieudonné Soglo, alors Premier Ministre, qui en pleine tournée avait été abandonné par son Ministre des finances de l’époque Feu William Idelphonse Lémon qui allait dénoncer dans la foulée l’usage éhonté que faisait son patron des moyens de l’Etat dans l’optique de sa candidature à la présidentielle de 1991. « Je croyais accompagner le Premier Ministre, je me suis rendu compte que c’était plutôt le candidat Nicéphore Soglo », avait-il en somme lâché sur les antennes de l’ORTB qui n’était pas encore devenue la chaine gouvernementale propagandiste en laquelle l’a transformée la gouvernance Yayi en dix ans de servilité. D’autres partisans de Lionel Zinsou ajoutent à cette séquence les innombrables visites de chantier, inaugurations d’infrastructures, poses de premières pierres qu’effectuait encore Nicéphore Soglo entre 1995 et 1996, toutes choses qui n’ont pas empêché sa défaite en mars 1996 face au Général Mathieu Chabi Chaad Kérékou de regrettée mémoire. Demandez-leur d’autres exemples, et ils n’en manqueront pas.

A la vérité, il s’agit pour les mordus de Lionel Zinsou de justifier le vice par le vice. Pour la simple raison que l’un des plus virulents pourfendeurs de leur champion aujourd’hui, c’est justement l’ancien Président de la République Nicéphore Dieudonné Soglo. La stratégie n’a pourtant rien d’intelligent. Et pour cause. Le Premier Ministre dauphin de Thomas Boni Yayi, professe à qui veut l’entendre une « rupture dans la continuité » qu’il explique comme la fin des pratiques pernicieuses de la gouvernance de son mentor et la poursuite de ce qu’il juge avoir marché au cours des dix dernières années. De plus, Lionel Zinsou est pour sa part issu d’un système politique, celui de la France, où l’usage abusif des moyens de l’Etat à des fins de propagande électoraliste dans laquelle il se complait dans son pays, a disparu des pratiques ou est tout au moins vigoureusement combattue.

Si le Premier Ministre ne veut pas continuer à être pris en défaut par rapport à ce qu’il devrait pouvoir incarner comme espoir de rectification, s’il ne veut plus apparaitre comme un sordide tricheur qui sait respecter les règles dans le pays où il a toujours vécu, mais se refuse à le faire dans le pays qu’il ambitionne de diriger, s’il ne veut pas être jugé irrespectueux de la terre de ses aïeux dahoméens, sans doute gagnerait-il à choisir soit de se délester de ses apparats de Premier Ministre et donc des moyens de l’Etat dans ses tournées aux allures de campagne électorale, soit d’organiser ses actions gouvernementales de manière à les exclure de tout cadre propagandiste. Ce qui est bien plus facile à dire qu’à faire.

Ceux qui demandent à Louis Lionel Zinsou de démissionner ne lui veulent pas que du mal, je crois.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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16 février 2016 2 16 /02 /février /2016 08:14
De Porto-Novo à Dantokpa, les promesses chimériques de Boni Yayi à nu

Il n’a jamais été aide-maçon, Boni Yayi. Certainement pas. En tout cas, cela n’apparait nulle part dans son curriculum vitae. Pas plus que dans la biographie scénarisée en bande dessinée qui retrace sommairement son enfance. Et encore moins dans les "incantations" qu’il est capable de prononcer sur les chantiers de construction qu’il lance ou qu’il visite à travers le pays quand il en fixe plus qu’arbitrairement les délais de livraison. Ceci explique sans doute cela.

Pendant que toutes les sirènes du pays hurlent au rythme de la politique politicienne et notamment du report de la présidentielle et de ses conséquences, de l’interdiction ciblée des manifestations à caractère politique dans le Borgou-Alibori, de la distribution chaotique des cartes d’électeurs, etc., tout le monde ou presque a oublié ces autres sirènes hurlantes, celles qui ont déchiré le silence de la nuit du 30 au 31 octobre 2015 lorsque, par le fait des hommes, en particulier de leur inconséquence, le marché international Dantokpa a pris feu. Tout le monde, sauf les sinistrés de l’incendie et les usagers du marché et de ses voies adjacentes désormais fermées à la circulation. Thomas Boni Yayi leur avait promis que leur calvaire prendrait fin en deux mois. Le type de promesse démagogique dont il a seul le courage, comme frappé d’un aveuglement intellectuel qui lui interdit d’évaluer les délais de livraison de chantier à l’aune de la raison. Près de quatre mois après le drame, les travaux continuent à l’abri des regards indiscrets et Boni Yayi lui-même, en campagne précoce et forcenée pour son dauphin entretemps désigné, n’a pas l’air de vraiment se faire du mouron à ce sujet.

Le béton ne cuit pas en trois jours. C’est connu des architectes, des maçons, des aides-maçons, mais aussi de tous ceux qui se sont un jour ou l’autre trouvés à proximité d’un site de construction d’habitat ou d’infrastructure. Tous les béninois en somme, sauf quelques-uns. Les petits enfants, les résidents des contrées lointaines où aucun immeuble n’a jamais été érigé, et le Chef de l’Etat. Pour ce qui est de ce dernier, c’est une boutade. Tout de même, comment comprendre que Boni Yayi exige la livraison d’un chantier de 800 hangars en 8 semaines ? Sans compter que quelques temps plus tôt à Porto-Novo, il avait requis l’achèvement à la date du 30 novembre 2015, du chantier de l’Assemblée nationale envers et contre toutes les objections du Directeur du Génie militaire alors menacé de rétrogradation en cas d’insistance.

Thomas Boni Yayi savait-il qu’il faisait des promesses fallacieuses ? A quelles fins d’ailleurs ? Peu m’importe. Ce qui est le plus désolant, c’est que dix ans de démagogies plus tard, il y avait encore des gens, parmi les sinistrés de Dantokpa et les usagers du marché, prêts à croire que le Président de la République tiendrait parole. Et d’autres encore qui, ces derniers temps, s’abreuvent et se satisfont des promesses électoralistes que l’homme distribue « en veux-tu, en voilà » de hameau en hameau à travers le Bénin. Ceux-là, bien tristement, n’auront bientôt plus que leurs yeux pour pleurer.

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15 février 2016 1 15 /02 /février /2016 08:15
Boni Yayi, la dérive finale, acte 2

Ne vous disais-je pas ici que le régime Yayi glisse en ces derniers mois de son existence vers une dérive totalitaire ? Ce n’est là peut-être que le point de vue d’un observateur trop exigeant en matière de libertés publiques et individuelles exigibles dans un Etat qui se veut de droit comme le Bénin. Mais tout de même, il faut admettre que l’accumulation de certains faits constitutifs de rupture de l’égalité de tous devant la loi, laissent entrevoir ce penchant despotique que le vent crépusculaire semble invariablement accentuer. Et cette fois, c’est Sébastien Germain Ajavon qui semble être dans le collimateur.

Où sont-ils ces individus qui clamaient à qui voulait les entendre et qui clament encore que l’homme d’affaires de Djeffa, candidat à la présidentielle de mars 2016 est le plan B de Thomas Boni Yayi ? Je voudrais bien qu’ils viennent m’expliquer pourquoi le Chef de l’Etat serait aussi remonté qu’il semble l’être contre celui qui serait son dauphin par défaut et les partisans de ce dernier ? Après avoir empêché la déclaration de soutien de l’ex-maire de Glazoué Laurent Gnacadja à l’opérateur économique, notamment en le récupérant dans son cabinet présidentiel, Boni Yayi est désormais toutes griffes dehors contre ceux de ses anciens collaborateurs qui refusent de suivre son mot d’ordre en faveur de Lionel Zinsou. Derniers actes en date, la dérive du Borgou-Alibori.

On ne se dirait plus dans un Etat de droit. Il ne faut peut-être pas porter à la charge du Président de la République le fait que des badauds aient contraint au demi-tour le cortège de Sébastien Germain Ajavon en partance pour Gogounou. Mais l’arrêté préfectoral subséquent, en violation flagrante du code électoral, interdisant les manifestations à caractère politique dans les départements du Borgou et de l’Alibori jusqu’à nouvel ordre, a de quoi lui être imputé. Le Préfet répond en effet du Ministre de l’Intérieur, lui-même du Chef de l’Etat. L’arrêté ayant eu pour conséquence l’interdiction pure et simple du géant meeting que Sébastien Ajavon et son principal soutien local, Rachidi Gbadamassi entendaient organiser en démonstration de popularité au grand dam de Boni Yayi. Mais peut-être qu’une fois encore, le Chef de l’Etat n’était pas au courant. Plus tôt dans l’année, le 24 janvier, c’était déjà l’ostracisme à Savè où les partisans de Sébastien Ajavon, avaient été interdits de tenir leur rassemblement alors que les partisans du Premier Ministre Lionel Zinsou s’égayaient joyeusement quelques kilomètres plus loin, vantant les mérites de leur champion. Si tout ceci n’est pas une preuve de rupture de l’égalité de tous devant la loi, je veux bien qu’on me donne de nouveaux cours de droit.

Mais que Diable se passe-t-il en réalité ? Comment admettre qu’en une période aussi politique que la précampagne, certains candidats et leurs affidés aient plus le droit que d’autres de circuler à travers le pays, de vanter leurs projets de société, d’organiser des rassemblements clairement électoralistes ? Si ce n’est pas là une dérive dictatoriale, que l’on veuille bien me dire ce que c’est.

Il est quand même un fait que le satrape béninois oublie un peu vite. Le peuple béninois n’aime pas l’acharnement contre les personnes placides. Il l’a sanctionné en 2006 en l’élisant lui, Boni Yayi. Mais plus récemment encore en 2015, notamment à Cotonou et Porto-Novo. Ce n’est Pas Parakou, Gougounou ou Banikoara qui vont faire exception à la règle.

C’est mon opinion, et je la partage.

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12 février 2016 5 12 /02 /février /2016 10:41
Report de la présidentielle : la conséquence des inconséquences du C.O.S.

C’est acté. La cour constitutionnelle béninoise, à la demande de l’ensemble de la classe politique comme le prescrit le code électoral, vient d’entériner le report du premier tour de l’élection présidentielle initialement fixé au 28 février 2016. Nouvelle date retenue : le 6 mars. En cause, l’indisponibilité à bonne date de l’ensemble des nouvelles cartes d’électeurs. Problème, quand on se remémore à quel point le Président du Conseil d’Orientation et de Supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI) dégageait de l’assurance quant à la possibilité de respecter en toutes circonstances le calendrier électoral initial, il y a lieu de se demander aujourd’hui si ce premier report la présidentielle sera le dernier.

Il y a quelques semaines seulement, alors qu’une partie de l’opposition et des acteurs de la société civile commençaient à s’inquiéter à haute voix du non démarrage de la distribution des cartes d’électeurs dans les délais prescrits par le code électoral, Augustin Ahouanvoébla, ci-devant Président du COS-LEPI et donc en charge de la résolution du problème, clamait avec assurance et confiance la capacité de l’institution dont il a la charge, à exécuter les obligations qui sont les siennes à bonne date et par conséquent à rendre disponible le précieux sésame dans les meilleurs délais. C’est après que l’idée saugrenue de lancer la distribution des cartes par aires géographiques est apparue et que le pot aux roses a été découvert, notamment lors de la distribution des cartes aux Béninois de l’extérieur.

S’il ne mentait pas, Augustin Ahouanvoébla faisait tout au moins des arrangements avec la vérité. Il croyait devoir rassurer. Il en a sans doute eu la possibilité à un moment donné. Au plus fort de la sérénité que son élection à l’unanimité à la tête de l’institution et le positionnement de son parti dans l’opposition inspiraient. Mais entretemps, vont survenir les motifs de rupture de la confiance. Il s’agit d’abord de la naissance de la coalition de la continuité avec entre autres, le Parti du Renouveau Démocratique (PRD) dont est membre le Président du COS-LEPI pour soutenir le candidat du pouvoir, Lionel Zinsou. On dénombre ensuite les propos et agissements inconsidérés d’Augustin Ahouanvoébla qui ne semble pas mesurer la portée des responsabilités qui sont les siennes au poste qui lui a été confié. Besoin de rassurer de la solidité de son parti et de la bonne intelligence avec son leader dont certains espéraient qu’il ne partagerait pas la nouvelle vision, on l’a entendu en effet se répandre dans une promesse de victoire au premier tour pour celui qui est désormais son candidat, le Premier Ministre en exercice. Puis on l’a vu, ignorant de son devoir de neutralité, prendre part à des activités politiques, notamment le 6 février dernier à Sèmè-Podji aux côtés du porte-parole du PRD, le maire de la localité Charlemagne Honfo.

Nous voici donc rendus, presque par surprise, à un report, le premier et j’espère, le dernier de la présidentielle. La faute au COS-LEPI et à son président qui n’ont pas su jouer efficacement leur partition. Rien de très grave jusque-là. Mais personne ne nous a dit officiellement si le délai supplémentaire de huit jours suffira à régler les problèmes qui ont occasionné ce report et si l’idée anachronique de distribuer les cartes d’électeurs de façon itinérante par aires géographiques a été abandonnée.

Les délais sont désormais ténus. Le Bénin n’a jamais connu de crise électorale susceptible de faire modifier la date de prestation de serment du nouveau Président de la République. Ahouanvoébla et compagnie doivent veiller à ce que l’inédit ne s’édite pas avec eux.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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11 février 2016 4 11 /02 /février /2016 15:09
La campagne éhontée de Y pour Z.

Quelque chose fait courir Thomas Boni Yayi. Courir, rouler et voler. Les mauvaises langues disent que c’est l’état lamentable dans lequel il sait qu’il va laisser le Bénin. Le déficit abyssal que sa gouvernance aurait creusé dans les caisses de l’Etat et dont il ne souhaiterait pas que l’un de ses adversaires hérite, sauf à vouloir se livrer lui-même à la vindicte populaire. Pour s’en prémunir, il a choisi et importé un dauphin. Un mec qui ignore suffisamment les engrenages de la politique béninoise pour ne pas pouvoir se passer de lui au moins pendant un temps. Et pour faire gagner son candidat dont il connait sans doute les carences, le Chef de l’Etat, comme à son habitude, fait feu de tout bois. Lancé dans une campagne électorale aussi précoce qu’indécente, dernier acte d’une pratique illégale qui dure depuis plus de dix ans, et à laquelle certains Béninois ont fini par s’habituer.

Ce ne sont pas vraiment les poses des dernières premières pierres qui posent problème. Maintes fois annoncées, maintes fois reprises et bien souvent abandonnées, les pierres opportunistes n’émeuvent plus grand monde. Les populations en ont tant vu restées sans suite qu’elles ne se font guère plus d’illusions. Mais Boni Yayi saisit toujours si bien l’occasion de chaque visite dans les localités où il se présente pour le lancement d’un tel ou tel autre projet, telle ou telle inauguration de site, telle ou telle cérémonie de réception d’infrastructure, qu’il ne laisse plus aucune ambiguïté sur la stratégie qui est la sienne.

Lunettes noires vissées sur le nez (c’est nouveau, mais pas répréhensible), une opération de la cataracte est passée par là, le Président de la République tient désormais un discours sans équivoque. Morceaux choisis : « ne suivez pas ceux qui viendront vous dire de remettre en cause ces acquis » ; « il faut poursuivre l’œuvre de développement », etc. Nous aurions été en une période moins sensible que la précampagne et bientôt la campagne électorale dans le cadre de la prochaine élection présidentielle, que ces propos du Chef de l’Etat qui se déplace avec les moyens de l’Etat, agit au nom de l’Etat, met en chantier des projets d’Etat… passeraient par pertes et profits sans trop de problèmes. Mais le moment est bien trop délicat pour que l’invasion du territoire national par Thomas Boni Yayi et le relai massif et systématique de son discours notamment par les moyens de propagande là encore appartenant à l’Etat, puissent laisser indifférents.

Le patron des FCBE est en campagne. Pour son poulain, Lionel Zinsou. Sans égard et sans vergogne. Il ne lui manque que de dire « votez pour mon candidat, pas pour les autres ». Car quand Boni Yayi appelle les populations à poursuivre ce qu’il appelle son œuvre de développement, à sauvegarder son héritage après lui, à ne pas écouter ceux qui viendraient remettre en cause ses acquis, alors que nous sommes à quelques jours du démarrage de la campagne présidentielle 2016, n’est-ce pas une façon plus qu’implicite d’appeler à opter en son temps pour le candidat qu’il a choisi ?

Violation massive du code électoral qui interdit ce type de pratique, mais dont la permissivité relative aux actions des gouvernants en exercice, lui permet ainsi qu’à son premier Ministre de parcourir monts et vaux pour vendre aux frais de l’Etat le projet de la continuité d’une gouvernance dont on ne peut pas dire tout le bien du monde.

Dans peu de temps, une fois la campagne ouverte, on verra Boni Yayi sur des affiches, plus présent que son candidat lui-même. Evidemment, puisque c’est lui qui aujourd’hui mène l’offensive la plus acharnée et qui y a certainement plus d’intérêt. Il sait certainement pourquoi.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

Suivez du lundi au vendredi la Chronique l’OPINION sur EDEN TV et DIASPORA FM au Bénin. 7h30 (dans l’émission Matin d’Eden) ; 12h55 ; 16h55 ; 18h15 (dans l’émission Matin d’Eden). Bientôt également sur Youtube…

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9 février 2016 2 09 /02 /février /2016 08:35
Présidentielle 2016, vers quel K.O./Chaos ?

Ce n’est plus seulement du K.O. que nous promettent les acteurs politiques à l’issue du premier tour de la présidentielle de cette année 2016 au Bénin qui se déroulera le 28 février prochain. Certains voient plus qu’inexorablement poindre un chaos, une vaste chienlit sociopolitique du genre de celles que connaissent des Etats faillis comme Haïti et la République centrafricaine. C’est cela qu’ils appellent le scénario « wahala ». En cause, la conduite du processus électoral surtout par le COS-LEPI, au mépris des règles établies dans le code électoral.

Ce n’est déjà pas la première fois qu’à l’approche d’un scrutin le plus souvent présidentiel, la hantise de la crise militaro-politique s’empare du peuple béninois. Les raisons en ont souvent été différentes. En 1991, ce sont les démons du séparatisme Nord-Sud qui avaient été les plus invoqués. En 1996, on y a ajouté l’idée saugrenue d’une invasion programmée du Bénin par le Nigeria. En 2001, la crise a dégénéré en l’abandon de la course par les candidats Soglo et Houngbédji dans l’entre-deux-tours. En 2006, ce fut le Ministre des Finances, Cosme Sèhlin, qui fut accusé de pincer les cordons de la bourse pour provoquer sciemment l’incapacité des institutions à conduire le processus électoral à son terme. 2016, la tension se cristallise autour du Conseil d’Orientation et de Supervision de la LEPI. Non sans raisons : premier problème, le COS aurait achevé son mandat, mais sans achever ses travaux, et donc plus aucun cadre légal ni réglementaire ne préside à son action ; deuxième problème, la distribution par départements des cartes d’électeurs, dont on ignore totalement de quelles dispositions légales se sont inspirés les membres du Conseil pour en décider ; troisième problème, les déclarations maladroites du Président Augustin Ahouanvoébla qui a un temps oublié ses fonctions officielles pour aller crier sur les toits du monde que c’est son candidat qui va emporter la présidentielle et ce dès le premier tour. Conséquence conjuguée, une crise de confiance généralisée de la part de l’opposition, surtout que depuis quelques jours, d’anciens membres du COS révèlent des moyens de fraude et que d’autres acteurs de la classe politique dénoncent une application inadéquate de la loi sur la carte électorale du Bénin.

Il va de soi que dans ces circonstances, le scénario du chaos, de la crise, apparaisse comme étant un des plus probables. Il serait la résultante de l’autre K.O., que les acteurs politiques risquent de considérer s’il advient, non pas comme une adhésion du peuple à un acteur politique ou à son projet de société, mais simplement comme la conséquence des agissements contestés de leurs adversaires politiques coalisés et solidaires dans le contrôle des institutions du processus électoral. La suite étant de savoir quels sont les moyens de contestation dont ils disposent et qui peuvent faire craindre le pire.

C’est bien la première fois de l’histoire du Bénin que des acteurs politiques, si nouveaux soient-ils, candidats à la présidentielle, disposent de moyens pour contrôler de manière exhaustive les bureaux de vote et de pouvoir procéder à la compilation des résultats de manière professionnelle. C’est aussi la première fois que des acteurs politiques investissent autant d’argent, issu de leur fortune personnelle dans un scrutin présidentiel. Et eu égard à tout ceci, il est plus que probable que toute tentative de proclamer un K.O. non fondé serait à mon sens dangereuse. Chaotique même.

En tout état de cause, il existe quelque part, parait-il un fameux « génie béninois » qui serait toujours intervenu juste à temps pour préserver notre pays du pire. J’espère pour nous qu’il est déjà à la manœuvre. Cette fois plus que jamais, nous aurons besoin de ses services.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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