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8 février 2016 1 08 /02 /février /2016 08:39
Classe politique béninoise : recomposition ou décomposition ?

Liaisons incestueuses, divorces fracassants, mariages déraisonnés… En prélude au départ de Thomas Boni Yayi du pouvoir en avril 2016, la classe politique béninoise est en plein chambardement. Et pour cette quatrième alternance attendue de l’ère du renouveau démocratique, il se passe qu’en fait de chambardement, c’est à un véritable capharnaüm, une indescriptible chienlit, un total embrouillamini que l’on est rendus. Avec pour premières et principales victimes les convictions politiques, abandonnées, perdues ou oubliées.

Que Me Adrien Houngbédji, inventeur et dépositaire légal du terme « gouvernement ventilateur », que Léhady Vinagnon Soglo qui ne voulait pas, disait-il, « vendre son âme au diable pour un plat de lentilles », que le sémillant et opiniâtre opposant de toujours Camille Eric Houndété convergent tous ensemble vers le candidat de Thomas Boni Yayi, le candidat de la continuité de l’action gouvernementale qu’ils ont à plein temps ou à temps partiel combattue, il y a de quoi parler de pot-pourri. Que Marcel de Souza, Karimou Chabi Sika et Alexandre Hountondji, grands bénéficiaires du régime du changement et de la refondation se retrouvent dans une coalition dite de la rupture au même titre que Patrice Guillaume Athanase Talon et Sébastien Germain Ajavon, il y a de quoi parler de chienlit. Que des Gatien Houngbédji, Arifari Bako et autres El Hadj Issa Azizou se maintiennent candidats contre le dauphin de Yayi et la volonté de ce dernier dont ils ont servi les intérêts jusqu’au dernier moment sans que l’on ne sache ce qu’ils sont capables de décider à l’occasion d’un éventuel entre-deux-tours, il y a lieu de parler de pagaille.

C’est ainsi donc au Bénin, que se déroule au pas de charge la recomposition, que dis-je, la décomposition de la classe politique dans la perspective de la présidentielle de février et mars 2016. La conviction commune de tous ces leaders, c’est qu’il ne faudra pas se retrouver dans l’opposition à l’issue du scrutin. Conviction partagée sans aucune prise en compte des différences et des divergences entre les candidats. Conviction partagée sans aucun égard pour les quelques projets de société que les candidats les plus en vue n’ont pu se passer de rendre publics tout en sachant qu’ils ne serviront qu’à satisfaire quelques intellectuels désœuvrés qui vont s’adonner à l’exercice de la comparaison et quelques autres qui en font un critère d’évaluation du candidat.

Pour qu’on en arrive là, il aura fallu qu’un certain Thomas Boni Yayi, ci-devant Président de la République, Chef de l’Etat, Chef du Gouvernement, Chef suprême des Armées, Président du Conseil supérieur de la Magistrature, etc… apprenne par sa gouvernance à la limite du totalitarisme, à la classe politique dans son ensemble et à l’opposition en particulier, à quel point il peut être incommode de se positionner durant une période, si courte soit-elle, contre les desiderata de celui qui est aux affaires.

La question est de savoir si dans cette course effrénée au repositionnement, les acteurs politiques anciens comme nouveaux, songent à corriger la chose. Peu probable. On ne peut faire raisonnablement confiance, même à ceux qui jurent de tout vouloir changer, pour changer ça. Plus il est absolu, plus le pouvoir est doux. Et plus on se laisse aller à ses douceurs, moins on peut vouloir les supprimer. Le régime présidentiel béninois

Une chose est certaine, en retournant leurs vestes avec une telle facilité, les hommes politiques démontrent au moins leur capacité à collaborer les uns avec les autres malgré leurs différences. Ceci est peut-être le gage de paix dont nous avons tant besoin par les temps qui courent.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

Suivez du lundi au vendredi la Chronique l’OPINION sur EDEN TV et DIASPORA FM au Bénin. 7h30 (dans l’émission Matin d’Eden) ; 12h55 ; 16h55 ; 18h15 (dans l’émission Matin d’Eden). Bientôt également sur Youtube…

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5 février 2016 5 05 /02 /février /2016 09:43
Ralliement de Houndété : Lionel Zinsou tient sa caution morale

Le fameux K.O. de 2016 aura-t-il lieu ? Ceux qui, hier encore, je dis bien hier, répondaient par la négative, ont dû se réveiller ce jour avec un brin de certitude en moins. Et même si la perspective d’une victoire au premier tour, notamment et en l’espèce, du candidat de Boni Yayi, Lionel Zinsou, reste improbable, sa prestation de serment le 6 avril 2016, rentre désormais un peu plus dans l’ordre du possible. En cause le dernier ralliement en date à sa cause : le jeune Eric Camille Houndété, qui arrive en apportant avec lui les valeurs morales qui manquaient singulièrement dans l’entourage du candidat. Deux impacts majeurs possibles : la dégradation aux yeux de beaucoup de ses admirateurs de l’image du jeune député et au contraire, pour d’autres un changement de position vis-à-vis de Lionel Zinsou.

Eric Houndété l’a donc fait. C’était attendu. C’était redouté. Le choix opéré par le Premier vice-président de l’Assemblée nationale a de quoi surprendre, voire dérouter ses plus fervents partisans : apporter son soutien à un candidat tout en continuant à critiquer vertement la gouvernance à laquelle ce dernier a contribué en qualité de conseiller de 2006 à 2011 et à laquelle il participe directement depuis juin 2015. Conséquence d’une certaine amertume face aux errements et finalement à la trahison de l’Union fait la Nation ? Choix obscur pour des intérêts dont nous ne savons et ne saurons jamais rien ? Appréciation raisonnée d’une situation politique dont il a eu connaissance de déterminants qui ne s’étalent pas sur la place publique ?

En tout cas, une fois ce choix fait et assumé, l’ancien candidat à la candidature de l’Union fait la Nation ne va pas manquer de subir les attaques de deux origines. D’abord de ceux qui croyaient en lui, mais ne voulaient pas de Zinsou : ils le qualifieront de traitre, pour avoir abandonné une ligne de conduite vieille de 10 ans sans leur avis et sans que de grands changement ne s’annoncent. Ensuite, de ceux qui ne voulaient ni de lui, ni de Zinsou : le qualifieront de vendu. À tort ou à raison, beaucoup entendront des craquements de billets de banques parmi les motivations de son choix. Quant aux partisans du Premier Ministre, ils peuvent se frotter les mains, et ils le font depuis quelques temps déjà : celui qui les rejoint apporte quelque chose de particulier, que nul, de Houngbédji à Léhady en passant par Abiola, Koutché ou Kassa n’aura pu apporter, bien au contraire : la crédibilité.

Il est vrai qu’elle n’est plus intacte. Elle souffre et souffrira encore plus des critiques, des "révélations" et autres attaques que ne vont pas manquer de fuser contre Eric Houndété et son nouvel allié dans les prochains jours. Elle souffira aussi des incongruités du régime Yayi, de la gouvernance sordide dont le candidat des FCBE est l'héritier. Elle souffrira de la tricherie qui consiste en l'utilisation des moyens de l'Etat à des fins électoralistes à laquelle ile ne pourra plus s'opposer... Mais il restera sans doute ne serait-ce qu’un résidu d’irréductibles partisans de l’homme, de ceux qui croient en lui au-delà de tout, pour commencer à réviser leurs positions sur Lionel Zinsou parce que je cite « Eric a dit… ». Ils sont sans doute un certain nombre à se dire que si Eric y croit, c’est que la fameuse « rupture dans la continuité » s’annonce moins anachronique que prévu. Ils sont certainement quelques-uns à désirer voir leur idole enfin dans la posture de l’action exécutive. Et son choix peut les déterminer. Et en déterminer d’autres parmi ceux qui restent indécis.

Lionel Zinsou tient donc sa caution morale. Mais Eric Houndété a-t-il réllement obtenu les assurances que la gouvernance, au cas où son candidat l’emporterait, serait différente ? Sa simple participation à un gouvernement sera-t-elle suffisante ? Il dit croire en certaines qualités de l’homme venu d’ailleurs. Ainsi que beaucoup croyaient en Thomas Boni Yayi. Pour le résultat que l’on sait.

Il y a deux choses que je ne peux pas soupçonner Eric Houndété d’ignorer : la gouvernance, au Bénin plus qu’ailleurs est une affaire de leadership du Chef de l’Etat ; et une seule hirondelle ne fait pas le printemps.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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4 février 2016 4 04 /02 /février /2016 08:13
Ces saigneurs d’Afrique qui rêvent d’impunité

L’idée saugrenue de tuer le médecin pour ne pas se voir établir le mal dont ils souffrent ne les a décidément pas encore quittés. Les Chefs d’Etat africains, chaque fois que la procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, de sa bouche en fleur, se rappelle à leurs souvenirs comme c’est le cas actuellement avec le procès de Laurent Koudou Gbagbo et de son co-accusé Charles Blé Goudé, ressortent la rengaine : « il faut quitter la CPI, en bloc ».

A l’origine de cette grogne, un constat : la totalité des trente personnes environ inculpées par la CPI depuis l’entrée en vigueur du Statut de Rome sont des Africains. Parmi elles, un ancien Chef d’Etat, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire dont le procès est en cours, un Chef d’Etat en exercice, Omar El-Béchir du Soudan qui semble avoir été oublié et récemment encore, les Président et Vice-Président du Kenya, Uhuru Kenyatta et William Ruto. La situation était déjà bien assez singulière pour susciter depuis de nombreuses années l’indignation de certains intellectuels africains et surtout des dirigeants, qui voient en la CPI un instrument politique dirigé exclusivement contre l’Afrique, ses ressortissants et ses gouvernants.

Ces derniers jours, l’idée d’un retrait collectif des 34 Etats africains parties au Statut de Rome, entretemps agitée par certains de ces Chefs d’Etat, refait surface. Le procès à La Haye de Laurent Gbagbo n’y est certainement pas étranger. Après Robert Mugabe, Idriss Déby Itno, nouveau Président en exercice de l’Union africaine souhaiterait voir débattre de la perspective d’un retrait collectif du Statut de Rome, en représailles à la délicate et pesante attention de la procureure et des juges de la Cour à l’endroit de certains parmi eux. Rien moins que ça. Un retrait collectif.

Alors, me vient une envie de faire de l’histoire. Et de la géographie. D’abord la géographie. Il ne suffit que de porter un regard même furtif, sur la carte polémologique du continent africain ces dix dernières années pour se rendre à l’évidence de la multiplicité des foyers de tensions dans toutes les sous-régions. Répressions brutales des libertés publiques, troubles internes, mutineries, rébellions armées, guerres civiles… Un lot quotidien dont les Somaliens, les Congolais, les Libériens, les libyens, les Centrafricains, les Ivoiriens, les Kényans etc. pourraient vous donner des détails à vous glacer le sang. Ensuite l’Histoire. Celle d’Omar Hassan al-Béchir et de ses amis Djindjawid, bourreaux du Darfour ; celle de Laurent Koudou Gbagbo et de exactions de ses partisans dans la crise ivoirienne ; celle de Jean-Pierre Bemba et des centaines de femmes centrafricaines violées et massacrées à Bangui en 2001… Ces histoires écrites des lettres de sang de ces morts qui réclament justice. Une justice dont l’Afrique se montre bien incapable et que la CPI, en toute légalité et en toute légitimité tente d’apporter, le plus souvent à la demande des Etats eux-mêmes. Même si bien sûr, ni ses choix, ni ses méthodes ne sont exempts de reproches.

Quand donc, Idriss Deby dont on connait également le parcours, et certains de ses pairs se proposent de faire retirer les 34 Etats africains parties au statut de Rome, il n’y a pas lieu d’y voir autre chose qu’un sordide chantage. Ce n’est pas le fait de priver la Cour d’accès à l’Afrique qui pourrait suffire à faire disparaitre les motifs bien réels qui retiennent l’attention de la Procureure Fatou Bensouda et des juges. Elle traduit de la part de ces dirigeants africains une volonté obstinée de laisser se perpétuer les indicibles violations des droits de l’homme sur le continent, au mépris de leurs peuples et des objectifs mêmes poursuivis par l’Union africaine à travers son Acte constitutif.

Il n’est en tout cas pas dit que l’Union africaine franchira le mauvais pas que constituerait l’ordonnance d’un retrait pur et simple des Etats africains parties au Traité de Rome. Cela est même peu probable. La question divise, et la majorité qualifiée des deux tiers nécessaire à la prise d’une telle décision ne peut être réunie. Même si le profil bas observé depuis quelques temps par les Etats favorables à la CPI a de quoi inquiéter, ce n’est demain la veille que l’UA fera lâcher par ses membres la CPI.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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3 février 2016 3 03 /02 /février /2016 19:27
Le premier camouflet de Zinsou à Koutché et compagnie.

On dira encore que je cherche les poils sur les œufs, que je tente de voir le mal là où il n’est pas. Mais dans quelle grande coalition politique n’est-il pas, le mal, dans cette période de précampagne et bientôt de campagne électorale qui voit se dissocier les alliés jusque-là les plus constants et s’associer les adversaires les plus farouches ? Autour de Sébastien Germain Ajavon, il en est ainsi. Dans les azimuts de Patrice Guillaume Athanase Talon, c’est pareil. Et donc l’entourage de Zinsou qui a obtenu les ralliements les plus improbables, bouillonne. Et c’est le dauphin manqué Komi Koutché, qui vient d’en prendre pour son grade.

Celui que certains et peut-être lui-même, rêvaient en Directeur national de campagne du candidat des FCBE, vient de se voir souffler le poste par un des barons du PRD, le Maire de Porto-Novo, Emmanuel Zossou, avec la bénédiction de Lionel Zinsou. L’ex dauphin combattu, décrié par l’opposition puis enfin abandonné, avait choisi, il l’a dit, de faire avec le Premier Ministre candidat, contre mauvaise fortune bon cœur. A plusieurs reprises déjà, Komi Koutché a prouvé sa loyauté envers le Président Boni Yayi en organisant au profit de celui que ce dernier lui a imposé en guise de successeur, plusieurs meetings politiques de soutien. Malgré les relations austères entre les deux hommes que rapportent certaines langues pendues dans leur entourage, on les a déjà vus dans les meilleurs termes, sillonner le pays à la quête de suffrages et de légitimité. L’affichage de cohésion et d’amabilités à l’occasion du dépôt de candidature à la CENA en compagnie d’autres leaders FCBE, RB et PRD, faisait également partie du tableau idyllique que l’on nous présentait. Peu de gens, à commencer par l’argentier national, s’attendaient donc à ce que Lionel Zinsou désigne un Directeur de campagne, l’homme qui concentrera désormais entre ses mains les stratégies de conservation du pouvoir et de gestion des ressources dans le cadre du prochain scrutin, qui ne soit pas Komi Koutché. Mais voilà, c’est fait. Les choses se sont passées comme si le candidat était celui du PRD, auquel seraient plutôt venues s’associer les FCBE et pas le contraire. En écho à Me Adrien Houngbédji qui, à l’occasion du congrès extraordinaire et du conseil nationat de son parti à Porto-Novo, affirmait avec force et conviction « c’est notre candidat ! »

Voici donc un camouflet, un de plus, pour les fidèles compagnons de Boni Yayi, réduits depuis le choix du dauphin, à organiser des rassemblements, des meetings, des manifestations pour appeler à soutenir celui-ci. L’ouvrier de la 25e heure, qui, non content de venir leur ravir la vedette, tente déjà d’imposer ses méthodes et ses hommes à lui.

Faut-il pour autant s’attendre à une brutale rupture entre l’ex et le nouveau dauphin ? Faudrait pas trop y compter. Komi Koutché, avait déjà laissé entendre que sa fidélité à lui, il la destine non pas à des idées, des convictions, mais à un homme, Thomas Boni Yayi. Et tant que ce dernier ne se sera pas désolidarisé de son candidat, KK n’aurait pas d’autre choix que de se tenir aux cotés de l’élu. De surcroit, l’argentier national dispose tout au moins d’un argument massif qui interdit à Lionel Zinsou, s’il veut rester favori dans la course, de ne pas trop le frustrer : sa popularité dans la région des Collines et dans la famille politique FCBE en général. Corollaire un peu de sa proximité avec le chef de l’Etat, cette adhésion populaire incontestée fait de lui un des cadors dont le Premier Ministre, ni maintenant, ni plus tard si jamais il est élu, ne peut s’affranchir s’il désire connaitre une campagne victorieuse et une gouvernance apaisée.

Lionel Zinsou et Komi Koutché, ce n’est probablement pas la lune de miel. Mais ceux qui attendent la lune de fiel devront repasser.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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2 février 2016 2 02 /02 /février /2016 09:01
La douce revanche de Galiou sur Léhady

Voici donc le retour en grâce de l’enfant prodigue. Le fils autrefois banni des Soglo, père et mère, le frère irresponsable qui avait choisi de pactiser avec celui qui aurait menacé en regardant dans le blanc des yeux son père de mettre le pays à feu et à sang, est donc redevenu fréquentable. Galiou ou Ganiou Soglo, on ne va pas formaliser sur une erreur de transcription orthographique lors de l’établissement d’un acte de naissance vieux de plus de 50 années, est désormais le chouchou de Papa et maman, tandis que l’autre, Léhady, qui a finalement choisi de « vendre son âme au diable pour un plat de lentilles » selon des termes qu’il a lui-même utilisés il n’y a pas si longtemps, a pris la place de l’irrévérencieux dans le cœur des parents. Et si Nicéphore Soglo était resté globalement indifférent ou au moins silencieux face à l’aventure gouvernementale de son fils cadet auprès de Boni Yayi, sa désapprobation du ralliement de l’aîné à Lionel Zinsou se fait plutôt tonitruante.

Ces dix dernières années, le PGCD (plus grand commun diviseur) de la famille Soglo, c’est lui : Thomas Boni Yayi. C’est lui qui avait convaincu le puiné de le rejoindre dans son gouvernement alors même que les parents et le grand frère auraient voulu qu’il en soit autrement, que ce soit le parti qui désigne son ou ses représentants dans la coalition gouvernementale qu’appelait alors de ses vœux le Président de la République. S’il en avait été ainsi, Galiou le rebelle, ne serait jamais devenu ministre. Ni papa, ni maman, ni fofo ne l’auraient proposé. N’avait-il pas eu l’outrecuidance en 2006 de postuler à la Magistrature suprême au mépris de la candidature de son frère adoubé par les parents, mais à qui il aurait bien voulu à cette époque-là, arracher l’investiture et le parti ? Et pendant ce fameux séjour gouvernemental, qu’a-t-il fait pour le plaisir de ses parents ? Qu’ont fait ceux-ci pour empêcher son exclusion du parti ?

Aujourd’hui en tout cas, les choses ont changé. La roue a tourné. Il faut croire que le "crime" commis par Léhady Soglo est plus grave que celui ou ceux successifs de Galiou : s’acoquiner avec ceux qui ont fait échouer Nicéphore Soglo, son père, en 1996, dans la perspective semble-t-il de soumettre encore ce pays au joug néocolonial que subodore en Lionel Zinsou le couple Soglo ! Et pendant que Léhady fonce tête baissée dans l’action sans se rendre compte que papa dégarnit le parti autour de lui, Galiou a repris ses aises avec son père, ne serait-ce qu’en public car il se dit qu’en privé, cela était resté ainsi. On le voit désormais partout avec lui, défendant ses positions. C’est désormais lui, le fils docile, digne, sérieux. Pas comme l’autre dont le père va jusqu’à se demander s’il ne serait pas « envoûté ».

Revanche ou pas, image malheureuse et belliqueuse d’une famille qui se déchire depuis qu’elle a perdu le pouvoir, sur le devant de la scène républicaine. C’est le tour de Galiou de prendre son pied. Mais Léhady ne doit pas trop s’en faire. La réconciliation en interne, sans tambour ni trompette, c’est ce qu’il y a de plus aisé chez ces gens-là. A telle enseigne que certains en arrivent à penser que les déchirements qu’ils étalent à la face du public ne sont que facéties pour justifier la participation perpétuelle de l’un d’eux au moins à l’action gouvernementale. Ce qui, à mon sens, n’est certainement pas fondé. En attendant la prochaine, c’est Galiou qui se fait plaisir.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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1 février 2016 1 01 /02 /février /2016 09:49
Eric Houndété, en attendant la trahison

Elles sont rarissimes, les personnalités politiques béninoises qui ne laissent pas trainer les relents nauséeux de la trahison perpétuelle de leurs idéaux propres et de leurs militants occasionnels dans leur sillage. A mon sens, le jeune Eric Camille Houndété, actuel Premier vice-président de l’Assemblée nationale et candidat manqué de l’Union fait la nation, mais candidat quand même à l’élection présidentielle de cette année 2016, compte parmi ces exceptions. On aura rarement vu un homme politique béninois d’une telle constance, d’une telle abnégation et d’une si grande opiniâtreté. Mais depuis quelques semaines, circule une persistante rumeur qui le voit bientôt rallier sans combattre le navire Zinsou des FCBE, PRD et RB dans le cadre du scrutin présidentiel dont le premier tour est fixé au 28 février prochain. Et j’attends de voir s’il osera.

Pour bâtir la réputation qui est la sienne, Eric Houndété n’a attendu personne. Il s’est fait dans l’ombre de Christian Lagnidé puis de Maurice Lazare Sèhouéto. il s’est construit dans l’adversité face au régime de Boni Yayi dont il a détecté les vices et tares très tôt. il s’est consolidé dans la résistance à l’appel de la sirène du pouvoir toutes les fois que le Président de la République, dans sa politique de la discorde, a tenté de le débaucher pour affaiblir l’opposition dont il représentait l’un des plus indomptables combattants. Ce n’est donc certainement pas pour ses beaux boubous bleus que ses partenaires de l’opposition, dans cette fameuse nuit du 19 au 20 mai 2015 dont certains ont déjà désacralisé le symbole, l’ont porté au rang de Premier vice-président de l’Assemblée nationale, fonction qu’il exerce d’ailleurs avec prestance et dextérité.

Qu’on vienne à nous dire, ou qu’il vienne à nous dire lui-même qu’il se désiste en faveur d’un autre candidat qui serait Lionel Zinsou, le dauphin de Thomas Boni Yayi, le candidat de la continuité de la gouvernance pernicieuse qu’il n’a eu de cesse de vilipender, c’est qu’on serait rendus à l’ignominie. C’est vrai que s’il fallait raisonner comme certains, ce ne sont pas les arguments en faveur d’un tel ralliement qui seraient difficiles à trouver. Eric Houndété peut être fatigué lui aussi de faire de l’opposition. Lui, d’ailleurs, n’a jamais participé au moindre gouvernement. Il se dit aussi qu’il est désargenté. Suffisamment en tout cas pour ne pas pouvoir mener une campagne électorale victorieuse. Ce serait d’ailleurs l’une des raisons de son lâchage par les barons de l’Union fait la Nation. Et donc, s’il est vrai que le candidat du pouvoir et son mentor rémunèrent à coup de milliards comme cela fut dit, les ralliements à leur cause, Eric Houndété lâché par ceux qu’il croyait être les siens, pourrait bien être tenté. Surtout esseulé comme il est désormais dans ce combat qu’il sait en plus perdu d’avance.

Utopie ou obtusion délibérée, je reste pourtant foncièrement de ceux qui pensent, de ce qui croient, et nous sommes nombreux tant parmi ses partisans, ses adversaires que ses observateurs neutres, que Camille Eric Houndété ne ferait pas ça. Parmi ceux qui veulent encore croire à un peu de vertu en politique, que Camille Eric Houndété ne ferait pas ça. Parmi ceux qui se sont engagés en politique à cause de lui, que Camille Eric Houndété ne fera pas ça. Pas lui. En attendant la trahison.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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29 janvier 2016 5 29 /01 /janvier /2016 03:15
Le goût inachevé du retour d’Adrien Houngbédji  sur l’ORTB

Ainsi va la liberté de presse au Bénin. Il aura fallu à Me Adrien Houngbédji et à son PRD, se rallier à sa Majesté Yayi Boni 1er pour bénéficier enfin d’un retour en grâce sur les antennes de l’Office de Radiodiffusion et Télévision nationale (ORTB). Et quel retour ! Un entretien de 90 minutes en direct et en synchronisation sur les deux médias, au cours duquel le leader des tchoco-tchoco a eu tout le loisir et tout le temps dont il n’avait plus jamais disposé, pour exposer sa nouvelle vision. Rien de bien nouveau, c’est vrai, dans les mots qu’il a choisi pour dire tout le bien qu’il pense de son candidat, Lionel Zinsou et des raisons qui ont motivé son choix. Pour un retour de fin de sevrage, il nous aura quand même laissé sur notre faim.

Etait-ce la faute des journalistes pas assez incisifs devant un monstre politique intimidant ou un totem sacré qu’il leur était peut-être explicitement défendu d’égratigner ? Ou était-ce la faute à une absence de suspense due à ce que tout le monde savait déjà ce que Me Adrien Houngbédji allait dire ? Chose qu’il ne cesse de répéter à ses militants et structures de base depuis que son choix de porter la candidature des Forces Cauris pour un Bénin émergent est tombée sur les siens comme un hachoir. Les motivations du PRD sont claires. Elles n’ont pas tout de rationnel, peut-être même pas grand-chose. Elles se résument en la volonté ferme, implacable et acharnée du Président de l’Assemblée nationale de voir son parti participer à la gestion des affaires publiques pour la première fois depuis l’intermède de 1996-1998, seule occasion où les Tchoco-tchoco ont été membres d’un gouvernement, et encore ! l’équation était donc simple : choisir de composer avec les plus grandes forces politiques du pays pour peu que mathématiquement, l’alliance soit en mesure de gagner la présidentielle. Exit les critères de cohérence politique, oublié le combat opiniâtre vieux de dix ans, exit la sacro-sainte coalition du 19 mai 2015 devenue trop hétéroclite, exclu la qualité du projet de société. L’essentiel serait d’accéder au pouvoir, car de l’intérieur d’un régime, fut-il celui de la continuité, Adrien Houngbédji pense pouvoir impulser la rupture.

Les explications ont le mérite d’être claires et le Président de l’Assemblée nationale ne doute pas de pouvoir convaincre les siens d’adouber sa stratégie à l’occasion des Congrès et Conseil du parti fixés au 30 janvier 2016 à Porto-Novo. Seul problème, pas un mot sur le sacrifice consenti par les militants pour s’être opposés au régime sortant dix ans durant. Pas une pensée pour ceux qui en ont été les victimes. Il semble au Président du PRD que le simple fait de partager le prochain gâteau présidentiel avec le successeur de Boni Yayi suffirait à soulager les siens et les consoler d’avoir renoncé aux principes sur lesquels il les a envoyés au front pendant si longtemps.

Tout de même, si Me Houngbédji tient à participer au prochain gouvernement quel qu’il soit, il faut croire que l’accord conclu entre son parti, la Renaissance du Bénin et les FCBE n’est pas un texte gravé dans le marbre. Si d’aventure Lionel Zinsou venait à échouer à la prochaine présidentielle, éventualité que le Président de l’Assemblée nationale n’exclut pas, il lui faudra de nouveau retourner sa veste pour rejoindre les rangs du vainqueur. Si, bien entendu, celui-ci est prêt à faire table rase de sa « trahison ». En politique, et surtout avec Me Adrien Houngbédji, ce n’est pas ce qui est le plus difficile à faire.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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28 janvier 2016 4 28 /01 /janvier /2016 14:26
Le « lu pour vous » et le championnat national de la désinformation.

Ils font le buzz. Ce sont des champions toutes catégories de la fabrication de l’information, je dirai plutôt de la désinformation. Ils font aussi dans les montages photos et vidéos, faisant apparaitre des personnalités respectables dans des endroits où celles-ci n’ont jamais mis pied. Dans des postures que celles-ci n’ont jamais adoptées. En compagnie de gens qu’elles n’ont jamais rencontré. Désormais, une fois par jour au moins, une "révélation " de leur cru circule sur les réseaux sociaux et ahurit les lecteurs. Précédées de la mention « lu pour vous » ou « lu ailleurs », ces histoires inventées de toutes pièces sèment la confusion dans les cœurs et dans les esprits. Tant et si bien que les acteurs des canaux traditionnels de l’information sont obligés de tenir compte de leur existence, de démentir leurs inventions, de rétablir la vérité.

Les objectifs des auteurs de ces fictions sont divers et variés : nuire, servir ou tout simplement s’amuser aux dépens des gens.

Nuire ou servir, la période préélectorale y est particulièrement propice. Des dizaines de candidats dont cinq poids lourds se disputent la faveur des électeurs. Leurs partisans, de fait, rivalisent d’ingéniosité pour présenter les uns sous leurs meilleurs jours, les autres sous les traits les plus abjects. Peu leur importe que l’information diffusée soit avérée ou même vraisemblable. L’essentiel, c’est l’impact psychologique qu’il peut avoir. Peu importe qu’elle puisse être contredite, l’essentiel, c’est le doute qu’elle pourra semer dans l’imaginaire collectif. Il se trouvera toujours au moins une personne pour continuer à y croire malgré les démentis. Il s’agit aussi de ballons d’essais que lancent les faiseurs de rumeurs pour tester l’adhésion ou non de l’opinion publique à une idée. Il en va par exemple ainsi de la fausse interview de Me Adrien Houngbédji qui a envahi les réseaux sociaux après son ralliement aux FCBE, des prétendues poursuites contre Patrice Talon en Suisse, des aveux mensongers d’incapacité à gouverner distillés sur Sébastien Ajavon, du ralliement du candidat Eric Houndété à Lionel Zinsou, etc.

La volonté de nuire, notamment touche également le monde artistique et culturel. Ce ne sont pas les chanteuses Kèmi et Zeynab qui me diront le contraire.

Le succès nouveau de cette pratique ancienne procède avant tout de l’essor des réseaux sociaux et communautaires du type Whatsapp, Viber, Tango… Il est désormais trop facile de s’inventer une histoire à la con, de capturer une vidéo trafiquée et de ventiler le tout par le biais de ses contacts en ajoutant de préférence la mention « lu pour vous » ou « vu pour vous » qui permet d’en attribuer la paternité à autrui sans devoir révéler de qui il s’agit.

Le plus malheureux, c’est que certains s’y adonnent juste pour le fun : s’amuser. Inventer des histoires, semer la zizanie dans des familles, des groupes politiques, des communautés pour le plaisir, c’est une psychopathie. E c’est dangereux pour l’ordre public. Ils le comprendront peut-être un jour.

Pour en revenir aux illuminés qui pensent devoir jeter du discrédit sur leurs adversaires politiques en faisant recours à leurs chiens d’attaque sur internet, il me plait quand même de leur rappeler qu’une bataille politique, dans le contexte qui est celui du Bénin, ne se gagnera pas sur les réseaux sociaux. C’est surtout la force de conviction attachée à l’histoire, au parcours et au profil de chaque candidat qui sera déterminante en février prochain.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

Suivez du lundi au vendredi la Chronique l’OPINION sur EDEN TV et DIASPORA FM au Bénin. 7h30 (dans l’émission Matin d’Eden) ; 12h55 ; 16h55 ; 18h30 (dans l’émission Matin d’Eden). Bientôt également sur Youtube…

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27 janvier 2016 3 27 /01 /janvier /2016 13:43
Boni Yayi : le début de la dérive finale.

Faut-il que nous ayons peur de le dire ? Thomas Boni Yayi est peut-être en train de montrer le vrai contenu de la promesse qu’il avait faite devant la dépouille du Général Mathieu Chabi Chaad Kérékou de regrettée mémoire, à l’occasion de la cérémonie d’adieu aux armes à l’illustre disparu au Camp militaire Ghézo de Cotonou en décembre dernier. Ce jour-là, le Chef de l’Etat, la bouche en fleurs, promettait à l’ancien Président défunt de, je cite « démontrer son amour pour la patrie ». « Démontrer son amour pour la patrie ». Je m’étais alors fendu d’une réflexion dont je vous ai fait part ici même, intitulée « Le serment inachevé de Boni Yayi au Général Kérékou ». Sur la foi de ce que les promesses de ce genre venant du Président de la République non seulement le rendaient presque toujours suspect, mais en plus peinaient à être mise en œuvre, il m’était arrivé à l’idée d’espérer que quelques clarifications y soient apportées. Mais je ne me faisais heureusement pas grande illusion, le temps allait bien finir par nous montrer ce qu’était « l’amour » du Chef de l’Etat pour sa patrie en une période aussi sensible.

J’ose pour ma part espérer que les événements de ces derniers jours n’en sont pas la réponse. Thomas Boni Yayi a choisi son dauphin et croit fermement que ce dernier est le meilleur des candidats, le seul capable de poursuivre ce qu’il conçoit comme l’œuvre de développement la plus extraordinaire jamais accomplie à la tête du Bénin. Aider ce dernier donc à accéder au pouvoir serait donc un peu pour lui comme une preuve d’amour de la patrie. C’est peut-être la raison pour laquelle depuis quelques jours, se multiplient des actes inamicaux envers certains des candidats de poids et leurs partisans opposés à Lionel Zinsou. Sont particulièrement en ligne de mire Sébastien Ajavon et Patrice Talon. Morceaux choisis :

  1. en novembre 2015, un ancien Maire, Laurent Gnacadja projette de déclarer son soutien à Sébastien Ajavon à l’occasion de la création de son parti politique. Le meeting est programmé, les militants prévenus. La veille, il est nommé en Conseil des Ministres au poste de Conseiller technique à la Gouvernance locale du Chef de l’Etat. Le meeting du lendemain a bien lieu, mais pas un mot sur le patron des patrons béninois.
  2. début janvier 2016 : le député Rachidi Gbadamassi, membre des FCBE, se désolidarise du choix de Lionel Zinsou pour le compte de sa base et annonce son ralliement au camp Ajavon. La suite on la connait. Un conseil des Ministres se saisit des motivations énoncées par le « buffle de Parakou ». Depuis, l’homme, resté combattif, se plaint quand même de menaces sur son intégrité physique et subit les foudres verbales des partisans du Chef de l’Etat.
  3. Le 25 janvier à Savè, le site où devait se tenir un meeting de soutien de l’ancien Maire de la commune à Sébastien Ajavon, encore lui, est militarisé. Garde républicaine, police et gendarmerie sont déployées. A quelques kilomètres du site pourtant, se déroule en toute quiétude une autre manifestation, celle-là autorisée, en faveur du candidat du pouvoir.
  4. Un pasteur, un simple Pasteur, Elvis Dagba, fait un bilan peu flatteur de la gouvernance Yayi et appelle à soutenir l’opérateur économique Patrice Talon pour la prochaine présidentielle. Branle-bas de combat. La résidence de l’homme est cernée et son gardien embastillé. Lui-même se fond dans la nature. Motivation avancée, poursuites contre l’homme dans le cadre d’une affaire d’escroquerie. La coïncidence est quand même troublante.

C’est ainsi, ces derniers jours, que se traduit la promesse de Boni Yayi de démontrer son « amour pour la patrie ». A moins bien sûr, que comme toutes les promesses de ce genre qu’il a faites, Boni Yayi soit déjà en train de la transgresser de cœur joie. Cette prolifération des actes d’intimidation étant possiblement le résultat de la dérive totalitaire d’un régime à l’agonie et d’un dauphin vomi. Ce dernier d’ailleurs, Lionel Zinsou, ne serait-il pas enfin inspiré de se démarquer de ces pratiques d’un autre temps ? Est-ce dans cette gadoue qu’il croit bon pouvoir venir nous diriger ?

C’est mon interrogation, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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25 janvier 2016 1 25 /01 /janvier /2016 08:30
L'arme fatale de Boni Yayi face à sa troupe

Eureka, j’ai trouvé ! Vous vous demandiez par quoi il les tient, Boni Yayi, la légion de courtisans qui gravitent encore autour de lui et de son régime du changement devenu refondation ? Par quel miracle cette cour servile est encore et toujours aussi pléthorique en apparence, malgré l’importation d’un dauphin qui est venu coiffer tous les ouvriers, de la première à la 25e heure au poteau ? Ne cherchez plus. Le secret de Yayi est un subtil dosage de carottes et de bâtons, de récompenses et de sanctions.

Thomas Boni Yayi n’aime pas qu’on le quitte, pas même quand c’est lui qui en a décidé ainsi. C’est pour cela qu’il a inventé le cimetière ou le musée des anciens Ministres. Vous connaissez ? C’est logé au Palais de la Présidence de la République. Lot de consolation pour les victimes de limogeage ou de remaniement, ce sont les postes de conseillers techniques et conseillers spéciaux. J’exagère à peine en affirmant qu’au plus fort de leur recyclage systématique, ils devaient être près ou plus d’une centaine. Sans compter les innombrables chargés de missions du Palais de la Marina. Une véritable mosaïque de ministres bis, finalement sans portefeuille, mais grassement nourris aux frais de la princesse, tant que cela pouvait servir les intérêts du Prince.

Boni Yayi au départ, ne voulait pas faire de déçus. Il ne voulait, semble-t-il, se fâcher avec personne. Conséquence, chaque fois qu’il lui arrivait de se séparer d’un collaborateur de haut rang, il pensait devoir recaser ce dernier en guise de compensation. Aujourd’hui plus que jamais, on peut se rendre compte que l’homme n’avait pas tort. Il avait plutôt trouvé très tôt le seul moyen de maintenir la cohésion dans sa famille politique : la sustentation. Cherchez, et dites-moi combien ils sont, ces anciens collaborateurs de Thomas Boni Yayi qui ne sont plus nourris à la sauce gouvernementale ou parlementaire des FCBE et qui continuent de chanter la gloire du Chef. Soit, ils sont rendus aux postes de directeurs, de Conseillers techniques, soit ils bénéficient de passe-droits dans des positions que ne peut leur garantir que la volonté du Chef de l’Etat. Les autres, les partis volontaires et les oubliés, ont presque tous rejoint les rangs de l’opposition ou au mieux, endossé le costume discret de la neutralité, non sans s’autoriser quelques commentaires acerbes sur leur ancien patron quand ils se retrouvent entre gens de confiance.

L’arme fatale de Boni Yayi, c’est donc le poste de responsabilité. La contrepartie quand il en attribue un, c’est l’adhésion immédiate à sa vision, la glorification de ses mérites, l’exhortation active à le soutenir envers et contre tout. Des Ministres, DG, DC, CT et même de simples cadres s’y sont plus. A tout ceci, Boni Yayi ajoute, parait-il, des pressions diverses : fiscales, politiques, financières, familiales, psychologiques… Parfois amicales, éventuellement inamicales, voire très inamicales au besoin.

Conclusion, vous comprenez maintenant pourquoi, à quelques semaines de la fin de son second mandat, le Président de la République continue de nommer à tour de bras dans les Ministères, mais aussi de virer les "malotrus" qui se sont permis de le défier. C’est non seulement là la rançon de sa "popularité", mais aussi ce qui permet d’alimenter la propagande en sa faveur selon les règles qu’il a de toute évidence établie.

Si tout cela a été et reste possible, c’est simplement l’appétit du Béninois pour les fonctions officielles et les avantages y afférant, bien connu de Boni Yayi, qui nous y a conduits. Sans cette avidité, cette appétence malsaine, jamais la résistance de la classe politique béninoise à la servilité n’aurait été aussi embryonnaire.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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