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28 septembre 2016 3 28 /09 /septembre /2016 10:53
COS-LEPI : Revoilà les budgétivores et leurs calendriers élastiques !

Patatras, les revoilà avec leurs budgets et calendriers extensibles sans limites ! Le nouveau Conseil d’Orientation et de Supervision de la Liste électorale permanente informatisée (COS-LEPI) est là ! Si vous ne le saviez pas, c’est que vous ne suivez pas beaucoup l’actualité nationale. Soit par dépit, parce qu’il ne s’y passe plus grand-chose pour les amoureux de joutes politiques que vous êtes en Béninois bon teint, soit parce que ce sont les Jean Ping et Ali Bongo, les Hillary Clinton et Donald Trump, les Bachar, Barack et Poutine entre autres qui retiennent votre attention à l’extérieur. Mais on peut concilier les deux, vous savez… question de demeurer intelligemment informé sur tout. Bref, revenons à nos moutons, pardon ! Plutôt aux membres du COS-LEPI (qui ne sont bien sûr pas des moutons) et qui justement, quelques jours seulement après leur installation, nous annoncent déjà la disponibilité de la liste électorale actualisée pour le 15 janvier 2017, en précisant « au plus tard ». Et comme moi, vous êtes peut-être tenté de vous exclamer : encore ? Eh ben, vous n’auriez pas tort.

Il y a quelques mois, alors qu’approchait à grandes enjambées l’élection présidentielle qui devait clore (enfin) le séjour au pouvoir de Thomas Boni Yayi, on a vu à l’œuvre Augustin Ahouanvoébla, alors président de l’institution, et ses pairs. Dans leurs contradictions et dans leurs errements. On en est même arrivés à se demander si ces gens-là n’étaient pas complices d’une tentative de glissement du calendrier électoral qui aurait permis à l’autre de continuer de jouir des privilèges de la plus haute fonction politique au Bénin . Le doute n’est même pas à ce jour levé des têtes les plus suspicieuses, étant donné qu’on a vu plus tard, sans vergogne et sans précaution, M. Ahouanvoébla déclarer son soutien au candidat de Boni Yayi et lui promettre la victoire, chose qui, fort heureusement n’est pas arrivée.

Bref, avant le COS Ahouanvoébla, c’étaient déjà ceux de Epiphane Quenum, Arifari Bako, Hélène Aholou-Kèkè et Sacca Lafia qui nous ont à tour de rôle donné le tournis avec leurs budgets faramineux singulièrement extensibles et leurs calendriers tout autant élastiques dédiés à la mise en place puis à la révision de la LEPI. En cinq années à peine, le Bénin a réalisé un fichier électoral dit « permanent », l’a déjà révisé au moins deux fois et s’apprête à le faire encore une fois. Je me demande finalement si ce n’est pas la loi, qui prescrit ces révisions à répétition qu’il faut commencer par réviser. La question se pose avec d’autant plus d’acuité puisque cela ne va pas sans un budget conséquent dans un pays soumis à la crise économique et à l’austérité érigée en mode de gouvernance aseptisé.

A quoi sert de réviser le fichier électoral tous les ans ? Quelle pertinence d’actualiser la LEPI en perspective d’un simple référendum moins d’un an après une élection présidentielle dont les résultats n’ont pratiquement pas été contestés ?! Plus globalement, à quoi sert le COS-LEPI dans une période qui n’est pas vraiment préélectorale ? N’aurait-on pas pu prévoir de laisser le Centre national de traitement gérer les « affaires courantes » jusqu’en 2018, veille des prochaines législatives au Bénin ?

Nous voici dans un pays pauvre, plus appauvri encore par la crise en cours chez le puissant voisin de l’Est, mais qui n’a de cesse de dilapider de l’argent. Les « élus du peuple », les députés qui devraient être les premiers à s’en désoler sont au contraire les principaux bénéficiaires de la gabegie. Ne sont-ils pas les premiers à prendre des responsabilités au sein du COS, et ce sans préjudice de leurs avantages parlementaires ? En attendant que l’un d’eux initie la révision de la loi sur le sujet, c’est une autre question qui me vient à l’esprit : si le fichier électoral ne peut être disponible que le 15 janvier 2017, que devient la promesse présidentielle d’organiser le référendum constitutionnel avant la fin de l’année en cours ?

C’est une innocente interrogation, que je partage.

James-William GBAGUIDI

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