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23 août 2016 2 23 /08 /août /2016 07:55
Crise à l’UAC : la délicate intervention de Patrice Talon

Patrice Guillaume Athanase Talon n’interviendra pas dans la crise à l’Université d’Abomey-Calavi. Pas à la manière ostentatoire et outrancière de son prédécesseur Thomas Boni Yayi qui ne manquait aucune occasion de s’improviser conciliateur dans toutes les situations de crise possibles et imaginables à travers le pays. Après un long silence, le Chef de l’Etat a fini par le faire savoir, la situation le préoccupe et il compte bien s’en mêler, mais sans remettre en cause la prépondérance des autorités rectorales. Reste à savoir comment il va bien pouvoir s’y prendre, vu que le Professeur Brice Augustin Sinsin, recteur de l’UAC avait déjà laissé entendre qu’aucune intervention, quelle qu’elle soit, ne le ferait revenir sur les décisions déjà prises et annoncées.

Cela fait maintenant plusieurs mois que le campus universitaire d’Abomey-Calavi est dans une situation de crise, due à la situation à la Faculté des Lettres, Arts et Sciences humaines (FLASH) exacerbée ces dernières semaines par l’invalidation de l’année académique 2015-2016 et l’exclusion d’une vingtaine d’étudiants pour je cite « indiscipline et violence ». En cause, le refus des autorités décanales d’organiser à l’instar d’autres entités universitaires, des examens de rattrapage au profit des étudiants n’ayant pu obtenir la moyenne de validation des unités d’enseignement au cours de la première session d’évaluation. Les étudiants accusant les enseignants, de violer par ce fait les dispositions réglementant le système d’enseignement LMD, et les enseignants arguant être dans la plus totale légalité. Passée l’étape de la résistance dite « contraire à toute forme de violence », après la manifestation réprimée du 26 juillet 2016, est survenue récemment l’épisode de la guerre nauséabonde qui aura consisté à déverser des substances malodorantes dans les amphithéâtres et salles de composition d’une autre Faculté afin d’en paralyser le déroulement des évaluations. Avec à la clé l’arrestation d’un responsable étudiant.

Dans ces circonstances bien sûr, l’intervention d’un médiateur était devenue indispensable. A un tel point que l’Assemblée nationale à travers son Président et la Commission en charge de l’éducation, a choisi d’entendre les parties au différend en cours. Pour apporter sa part à la résolution du conflit. En même temps que les responsables des Centrales syndicales, reçus au Palais de la Marina par le Chef de l’Etat, n’ont pas manqué de lui faire part de leurs préoccupations sur le sujet. Mais il semblerait bien que l’intervention de Patrice Talon dans cette crise soit de l’ordre du laborieux, du complexe. En effet, dans le strict respect de l’indépendance des autorités rectorales, le Président de la République a fait savoir qu’il n’entendait pas remettre en cause de manière ostentatoire les décisions déjà prises par ces dernières. « De manière ostentatoire », tout est dit. Ce sont bien ces décisions qui constituent le nœud gordien à trancher afin de trouver une solution à la crise. Patrice Talon ne va pas s’y prendre à la méthode Yayi : Grande réunion des protagonistes, de préférence à la salle du Peuple de la présidence de la République, remise en cause générale des décisions et options responsables de la crise de part et d’autre, annonce de la « fin » de la crise et de consultations futures, applaudissements à tout rompre. J’exagère à peine. Cela avait au moins une vertu : d’apporter la solution immédiate. Mais, dans le cas de l’université notamment, on s’en rend bien compte, ce n’était qu’une solution éphémère. Avec Patrice Talon, c’est donc ce côté ostentatoire qui devrait disparaitre, va savoir pour quel résultat qui ne remettrait pas en cause l’autorité rectorale.

Le temps est arrivé pour le « certain génie » dont se réclame Patrice Guillaume Athanase Talon de faire une première démonstration de ses talents. Et celle-là, de manière ostentatoire, de préférence.

C’est mon opinion, et je la partage.

James-William GBAGUIDI

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